QUINZIEME CONGRES ORDINAIRE DE LA FISAVET-AOC A LOME

DISCOURS DU Prince Emmanuel NGASSA HAPPI

PRESIDENT EXECUTIF

Thème du Congrès : «  Les EXIGENCES DE LA MATURITE : DE LA LUTTE SYNDICALE A L’INNOVATION COMMERCIALE. »

Monsieur le Ministre, Représentant personnel de S. E. Monsieur le Premier ministre,

Messieurs les Ministres,

Leurs Majestés les Rois,

Monsieur le Maire de la ville de Lomé,

Monsieur le Directeur Général de ASKY,

Messieurs et Mesdames les Directeurs Généraux et Représentants des Compagnies Aériennes,

Monsieur le Président du Congrès,

Distingués invités, Chers Partenaires,

Mesdames, Messieurs,

Je vous prie tout d’abord, de respecter une minute de silence en l’honneur de feu Assane FALL du Sénégal, mon ami, mon Grand frère avec qui j’avais fondé cette Fédération en 1993, le panafricaniste engagé qui avait consacré toute sa vie pour la cause des Agences de Voyages et du Tourisme ; et de Mme Thérèse MOUKARZEL, une amie, une pionnière de notre Fédération, décédée cette année, et enfin des parents de nos membres.

Monsieur le Ministre, Représentant personnel de S. E. Monsieur le Premier ministre,

Leurs Majestés les Rois,

Mesdames Messieurs,

Nous voici au Togo, nous voici encore à Lomé pour la deuxième fois à l’occasion de notre 21^ème Congrès à Lomé la belle capitale du Togo.

Permettez-moi tout d’abord de remercier Monsieur le Maire de la ville de Lomé, et surtout le Président du Conseil d’Administration de ASKY, mon vieux frère le Président Gervais KOFFI DJONDO, pour le brio avec lequel ils ont su traduire à S. E. M. le Premier Ministre du Togo et sa suite, à nos illustres invités, etc., la profondeur de nos sentiments de fierté et d’espoir.

Je suis heureux des mots réconfortants adressés à mon endroit, et à travers ma modeste personne, à l’ensemble du Bureau Exécutif et surtout à tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce congrès. Ceux-là se connaissent, et ils ne sont pas nombreux ; je pense tout naturellement au Président du Comité local d’organisation, M. Marc Raoul SYMENOUH, à toute son équipe, à l’éternel Trésorier Général de notre Fédération, M. Richard LOHENTO, qui a fait un travail toujours minutieux, à M. Alain KOUASSI avec ses multiples démarches pour trouver des sponsors, ainsi qu’à M. le Directeur Exécutif du Fonds, M. Lucien D’ALMEIDA pour ses précieux sponsors apportés. J’adresse un grand merci à l’équipe de ASKY notamment : M. NOWEL NGALA, Directeur Commercial, Mme Stella Marie AHO, M. DATE DOVENE BENISSAN, Mme AFOUSSATOU SALIFOU TRAORE, sans oublier tous les Directeurs. Je reconnais que j’ai été parfois très dur et très exigeant à votre endroit.

Monsieur le Ministre, Représentant personnel de S. E. Monsieur le Premier ministre,

Il est évident qu’au moment de m’acquitter de cette noble, ô combien responsable et exaltante mission, je dois d’abord vous dire que notre Fédération est honorée par votre indispensable présence, qui est la manifestation concrète et surtout éclatante du soutien que votre gouvernement veut apporter à notre Fédération, c’est-à-dire aux opérateurs du secteur du voyage et du Tourisme, et surtout au Syndicat national des Agences de voyages et du Tourisme du Togo. Je connais toute la gymnastique qui a été faite le 18 Novembre dernier pour une audience au cours de laquelle j’avais rencontré non pas un Premier Ministre, mais un grand sportif, voire un panafricaniste sportif.

Au nom de notre Fédération, tout simplement un GRAND MERCI à S. E. Monsieur le Premier Ministre.

N’oubliez surtout pas de transmettre à S. E. M. Faure Essozimna GNASSINGBE, Chef de l’Etat, Président de la République, notre gratitude, et surtout notre soutien à tout ce qu’il fait et fera pour le développement du Tourisme, non seulement au Togo, mais en Afrique.

Dans le cadre du développement de notre secteur touristique, et à propos de la cherté des destinations interafricaines, comment comprendre que Lomé – Paris soit moins cher que Lomé – Dakar ou Ouaga ? Comment comprendre que Paris- Nouvelle Calédonie ou Paris- New York soit moins cher que Douala- Ouaga en basse saison.

Pourquoi ces nombreuses taxes qui représentent 40 à 50% du prix définitif d’un billet ? Pourquoi encore ces visas qui entravent le désir même du voyage, non seulement à cause des frais, mais aussi des tracasseries dans nos Ambassades.

Par ailleurs, nous avons le devoir de demander avec insistance à nos gouvernements, avant de donner le droit de survol aux compagnies aériennes, de s’assurer du minimum de protection des passagers, des consommateurs, et leur dire que leur principale mission est de transporter des passagers, et non de vendre des billets d’avion. Et à ce sujet, ont-elles une licence du Ministre du Tourisme comme l’exige la réglementation nationale ?

Par ailleurs, j’avais dit l’année dernière à Abidjan, qu’une analyse a facilement démontré que l’arrivée et le séjour de 400 000 (quatre cent mille) touristes seulement, entrainent dans chacun de nos pays, des retombées financières, économiques et sociales énormes, notamment :

• 200 milliards de chiffre d’affaire pour l’Industrie du Tourisme ;

• 450 milliards de recette pour l’Etat ;

• 1000 emplois.

Car en réalité, un Touriste pèse plus que 4 tonnes de cacao, de café et de coton à l’heure actuelle.

Imaginez seulement ce que ce Congrès rapportera au Togo, dans les divers Hôtels, les Restaurants, aux Artisans, aux vendeurs de pagnes, etc.

Fière de son destin et consciente de la légitimité et de la clairvoyance de son combat, grâce à ses membres responsables et capables comme un seul homme de soulever des montagnes malgré les intempéries du temps, notre Fédération a bravé chaque année depuis 21 ans déjà, toutes les difficultés, et se présente aujourd’hui comme un interlocuteur incontournable face à l’ensemble des compagnies aériennes, à nos gouvernements et à l’ensemble des partenaires du secteur du tourisme ; en un mot, comme un vecteur indispensable pour le développement du Tourisme en Afrique.

Monsieur le Ministre, Représentant personnel de S. E. Monsieur le Premier ministre,

Leurs Majestés les Rois,

Honorables invités,

Mesdames, Messieurs,

Ensemble, nous devons briser les barrières qui divisent nos marchés et qui s’opposent à la libre circulation de nos peuples. Nous devons abattre les murs qui empêchent la création de vastes circuits touristiques, et font obstacle au jeu des économies d’échelle, et à la division rationnelle du travail.

Pour que notre nouvelle vision de l’Afrique devienne une réalité dans le secteur du tourisme, il nous fallait créer une Association novatrice à l’appui du secteur touristique et du Voyage. Voilà la vraie raison d’être de notre Fédération.

Créer la FISAVET était une idée extraordinaire, mais une mission difficile, quand on a constaté les multiples tentatives de regroupement qui ont tour à tour échoué, pour des raisons parfois stupides des uns, et égoïstes des autres.

Mais la ferme détermination et le dynamisme de plusieurs hommes et femmes panafricains, à créer cette Fédération, à les pousser à sacrifier famille, argent, temps, leurs propres affaires pour répondre à cette fondamentale interpellation de « l’Afrique doit s’unir » de mon maître, l’immortel Président du Ghana, NKUAME NKRUMAH, que nous avons eu la chance de rencontrer en août 1963 à Accra, alors Vice-président de la Fédération des Etudiants d’Afrique noire en France, la FEANF.

Consciente surtout des exigences du futur, notre Fédération est devenue et doit demeurer actif pour l’essor de notre secteur économique florissant.

Responsable à tous les niveaux, elle sait parfaitement que la solidarité dans un partenariat sérieux, est un facteur incontestable de réussite, de croissance évidente, même entre les concurrents que nous sommes.

Notre Fédération pense objectivement qu’au niveau de nos gouvernements, les beaux discours, les interminables réunions, missions et commissions sans aucune suite, doivent disparaître et faire place au réalisme, au pragmatisme ; que les relations fécondes entre Hôteliers, restaurateurs et Agents de voyages et du tourisme doivent être renforcées; enfin, que la nécessaire solidarité avec les organisations nationales, régionales et internationales, et surtout avec le secteur privé, doit s’intensifier.

Voila en réalité l’objectif que nous nous sommes fixés depuis plusieurs années.

1. Avec les Gouvernements

Petit à petit, notre Fédération, par des multiples tournées permanentes dans l’ensemble des pays membres, par des rencontres à chaque fois avec des hauts responsables politiques , économiques , notamment les Premiers Ministres, Ministres des Transports, du Tourisme, des Relations Extérieures, etc. Elle a contribué à faire :

1. Voter les lois sur l’activité touristique dans plusieurs pays ;

2. Décréter plusieurs textes sur la création notamment de l’Office National du Tourisme, le Conseil National du Tourisme, où siègent tout naturellement les membres des différents syndicats nationaux. C’est le cas du Cameroun ;

3. Voter des textes sur la circulation des biens et des personnes, par la facilitation des visas, nous nous battons toujours ;

4. Participer les membres de nos syndicaux nationaux aux organismes liés au secteur du tourisme et de transport de chaque pays. C’est déjà effectif dans plusieurs pays.

Nous nous réjouissons, au Cameroun, d’avoir amené cette année, notre Gouvernement à faire annuler la TVA sur la Loi des Finances 2015.

Nous continuerons pacifiquement le combat.

2. Avec les Compagnies Aériennes

Comme nous l’avions annoncé au congrès à Fez au Maroc en 2007, baisser voire supprimer lâchement notre commission est aujourd’hui inacceptable, compte tenu des réalités de notre marché et de la situation géopolitique de nos pays. Nous allons, d’ailleurs dès Janvier 2015, dénoncer certains accords et inviter les compagnies à une urgente révision de nos rémunérations. , nous constatons que la même Compagnie accorde à tel pays des Commissions, et à tel autre, les annule. NON et NON, le contexte africain est différent de celui des autres parties du monde.

Parler tout le temps des coûts est fallacieux.

Avant de créer la Compagnie, n’avez-vous pas analysé le ratio de rentabilité, le coût d’exploitation ?

Notre modeste expérience de 50 ans dans le secteur du Transport Aérien et Maritime, nous fait affirmer sans hésitation qu’un avion n’est ni un vélo, ni un camion qu’on arrête ou qu’on démarre quand on veut.

NON, NON et NON, c’est autre chose.

Par ailleurs, croyez-vous que, lorsque vos coûts augmentent, bien sûr, les coûts des Agences de Voyages et de Tourisme disparaissent ? Quelle grossière analyse !

Quand vous arrachez nos gros clients avec des commissions absurdes de 10 à 20% avec des avantages maladroits pour les détourner des Agences de Voyages

Quand vous vous livrez à des ventes en ligne et les supers commissions de fidélité.

Et vous parlez de partenariat gagnant/gagnant ? C’est de la fourberie, du vandalisme commercial, mieux, c’est une démonstration évidente de l’incapacité de votre structure commerciale, et partant, du début de votre faillite.

A partir de Janvier, comme un agréable dessert, en Novembre 2014, vous avez amené IATA à imposer les deux règlements, alors que nous avons toujours démontré au sein de l’APJC, que ce n’était pas possible dans notre zone, à cause de :

• La culture de nos clients ;

• Nos gouvernements qui ne payent jamais cash, mais souvent après six mois voire un an, et je prends pour témoin Monsieur le Ministre ici présent. C’est d’ailleurs devant cette difficulté de recouvrement que le Syndicat du Benin a signé un accord avec le gouvernement.

IATA a poussé l’arrogance en narguant les lois de nos pays, et en balayant le principe sacré d’obtenir l’accord préalable de nos gouvernements. Si elle s’en fiche de nos pauvres agences, peut-elle se permettre du mépris à l’égard de nos pays souverains ? C’est encore du néocolonialisme, M. le Ministre, c’est de l’injure.

Pour nous, c’est l’avènement d’un nouvel impérialisme économique, et sommes profondément convaincus que nos gouvernements ne seront pas dupes. Et comme un seul bloc, ils vont dire un cinglant NON à IATA, car trop c’est trop.

Pour éviter le crash, la sagesse doit nous guider. Nous devons nous retrouver rapidement autour d’un médiateur, notre gouvernement, pour trouver une solution de compromis, car dans un compromis, il n’y a ni vainqueur ni vaincu.

D’ores et déjà, nous demandons à la commission des Résolutions et des Recommandations de ce congrès, de nous sortir un projet fort à l’endroit de IATA, de la FUAAV, des Compagnies Aériennes, et enfin de nos gouvernements.

Nous avons voulu la paix, les compagnies aériennes ne veulent que le désordre. Elles veulent nous tuer, nous détruire.

Du haut de cette tribune, au nom et pour le compte des Agences de Voyages de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, je les mets en garde contre toute tentative d’application des deux règlements, sans une négociation préalable.

Nous allons les empêcher, et d’atterrir, et de décoller de Dakar à Kinshasa, et du Niger au Cameroun.

Si vous voulez le désordre, nous serons les premiers à commencer, car en vérité, celui qui est mort n’a plus peur du pistolet, et surtout, celui qui veut manger du miel ne doit jamais avoir peur des abeilles. Nous irons cette fois jusqu’au bout.

Monsieur le Ministre, Représentant personnel de S. E. Monsieur le Premier ministre,

Leurs Majestés les Rois,

Honorables invités, Chers Partenaires,

Mesdames, Messieurs,

Cette pénible et inacceptable décision de IATA nous a perturbé, mais elle ne peut nous dévier de l’essentiel de notre Assemblée, c’est-à-dire, nous ne devons pas subir, attendre notre salut des autres, mais penser et croire à notre avenir, à notre survie, sans découragement, croire avec force.

C’est dans cet esprit que nous allons écouter d’éminents panélistes internes et externes, qui nous feront vivre des moments agréables.

Nous pensons réellement que nous allons transformer notre Congrès en une Ecole d’Information et de Formation avec d’éminents orateurs professionnels jusqu’à Vendredi. Tous les panels sont fructueux pour notre propre connaissance, pour la gestion rationnelle de nos agences.

Nous aurons des experts qui savent ce qu’ils disent, et qui nous parleront de nouveaux produits nous permettant d’étendre nos activités, et comme toujours, nos partenaires AMADEUS et TRAVELPORT sont là pour nous accompagner. Non seulement avec leur repas, mais aussi avec leurs nouveaux produits.

A vous tous, un GRAND GRAND MERCI.

Unissons simplement nos forces.

Monsieur le Ministre, Représentant personnel de S. E. Monsieur le Premier ministre,

Leurs Majestés les Rois,

Messieurs, Mesdames,

Il ressort de toute cette analyse, que notre Fédération est devenue et doit demeurer en Afrique l’interlocuteur incontournable et privilégié de nos gouvernements, et un instrument irremplaçable de combat légitime pour nos membres ; la locomotive indispensable des organisations syndicales du secteur du Voyage et du Tourisme. En Afrique.

Nos remerciements très spéciaux vont à l’endroit de M. YISSEHAK ZEWOLDI, Directeur Général de ASKY et son équipe, sans oublier M. BUSERA Awel, votre prédécesseur qui a été à l’origine de cette invitation.

Merci aussi à mon frère le Président DJONDO pour son soutien de toujours, et surtout au grand sportif, S. E. M. le Premier Ministre.

Je voudrais remercier très sincèrement tous les autres sponsors, particulièrement, le Fonds de Garantie de la FISAVET, la Banque Atlantique du Togo, BGFI Bank Bénin, Ecobank Bénin, Air Côte d’Ivoire, Royal Air Maroc, MASAVI Assurance Côte d’Ivoire, Travelport, et surtout, et plus particulièrement AMADEUS.

Bien sûr, nous n’oublions pas M. Olivier SOKPOH  qui a bâti la fondation du Syndicat du Togo, et M. GOMEZ KOSSI, le chevronné Président qui avait organisé pour la première fois le Congrès à Lomé.

Merci à nos membres, toutes les agences de voyages et de tourisme qui ont non seulement souscrit de la publicité dans la plaquette programme, ce qui nous permettra de faire face à nos exigences financières, mais ont pris la peine d’être à Lomé. Cette présence et ce soutien sont très importants pour l’unité et la solidarité de notre Fédération.

Merci de tout cœur.

Monsieur le Ministre, Représentant personnel de S. E. Monsieur le Premier ministre,

Leurs Majestés les Rois,

Honorables invités,

Messieurs, Mesdames,

Conjuguons nos efforts et marchons ensemble pour combattre la pauvreté par la création de l’emploi pour l’avenir de notre jeunesse ; et sachez que le Tourisme est la première industrie mondiale et le seul grand pourvoyeur d’emplois, et ensemble, nous devons développer ce secteur.

Sachons qu’avec notre réelle volonté collective, notre force commune, la ténacité de notre engagement, nous avons le pouvoir de transformer ce projet en réalité pour l’Afrique, et de notre vivant.

Acceptons le dialogue avec des débats constructifs, sur des bases claires et avec comme objectif, un partenariat GAGNANT-GAGNANT.

Monsieur le Ministre, Représentant personnel de S. E. Monsieur le Premier ministre,

Leurs Majestés les Rois,

Honorables invités,

Messieurs, Mesdames,

Si ce solennel appel est entendu, les Agences de Voyages et de Tourisme de l’Afrique de l’Ouest et du Centre vous diront tout simplement UN GRAND MERCI.

Que Allah ou Dieu Tout Puissant, par sa miséricorde est sa grâce vous protège pendant votre séjour et jusqu’à votre retour.

Vive la FISAVET qui avance,

Vive la Nécessaire solidarité agissante africaine et internationale,

Vive la République du Togo,

Vive l’Afrique qui gagne.

Je vous remercie de votre aimable attention.

Lomé le 03 Décembre 2014.

Le Président Exécutif

Prince Emmanuel NGASSA HAPPI

Dignité de Grand officier de l’Ordre National de la Valeur du Cameroun

Officier de l’Ordre National de la Valeur de Côte d’Ivoire